Au Milieu du Village

Au Milieu du Village

ROLE DE LA RDC DANS LES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX DE L'HEURE

 (Mémoire de Kavira Denise, L2/BTA, avec son autorisation, dirigé)

par

Emile Etumangele

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AVANT  PROPOS

 

 

Au terme de la seconde étape de notre parcours académique qui paraissait  une navigation en  mauvais temps, nous sentons germer en nous un double sentiment de fierté et de gratitude à l’endroit du Très  Haut qui donne la sagesse aux sages et  la science à ceux qui ont de l’intelligence.

 

Le succès dans nos études est la résultante de la contribution de plusieurs acteurs auxquels nous témoignons notre reconnaissance. Nous pensons ainsi au  corps professoral de l’Institut Supérieur Pédagogique de la Gombe, particulièrement celui du Département de Biologie et Techniques Appliquées, pour tous les enseignements  dispensés en notre faveur.

 

Nous restons obligée au Professeur Emile ETUMANGELE  ASEKE à qui, avec une grande  rigueur scientifique et au mépris de ses multiples obligations a dirigé ce travail. Aux cotés du professeur, nous avons bénéficié de l’assistance  scientifique permanente des assistants Jean Jacque BOANGA et Isabelle ISHUNGU à qui nous sommes restée très reconnaissante.  

 

 A  Mr. Guillaume KATEMBO KAKOROHENE pour ses encouragements et ses sages conseils , à nos collègues ALUMA, MAKOMBANI, MPONDA, LYSETTE et Clarisse  ainsi qu’à Mr. Aimé MBUYI  pour sa contribution à l’élaboration de notre travail.

 

Notre reconnaissance va également à l’égard de nos frères, sœurs, tantes ainsi que beaux frères et belles sœurs dont Claude MASEHI, Sipe MASEHI, Dolorose NZIWA, Salvin MATHE, Gilbert MUHOTOLI, Bertrand HANGI, Bébé MASEHI,  Fatou LIZWA , Lydie MANGAZA , et Sylvie, pour leur attention et leur  encouragement tout au long de nos études. Que nos neveux et nièces : Toutou, Laura, Christophe, Erick, Greck ,Glaoria, Yva, Lalie, Rachel, Déborah, Mimie et  Noah trouvent ici notre sentiment de reconnaissance pour leur soutien moral combien déterminant pendant ce trajet.

 

A  nos condisciples Louise OTOYE et Tshim’s KENGA, nous demandons d’être fiers de ce travail comme étant le leur,  se rappelant des peines et joies qui ont émaillé notre parcours commun. Le même souhait et tourné en direction de toutes les camarades  de la promotion  L2 BTA dont : Asia  BOKATUKA, Joyce KAZADI, Ernestine MANGALA, Noella MUZINGA, Nana MANZONZO et Nathalie TSHONGO.

 

 

ACRONYMES

 

      ·        APN : Appareil Photo Numérique

·        ASB : 

·        B.O : Bois d’œuvre

·        C.C.N.U.C.C : Convention cadre des nations unies sur le changement climatique

·        D.H.E : Diamètre à la Hauteur des Epaules

·        D.S.A : Durée de séjour dans l’atmosphère

·        E.C.C : Efficacité pour la Capture de Chaleur

·        F.B.C : Forêt du bassin du Congo

·        F.T : Forêt Tropicale

·        F.T.D.H : Forêt Tropicale Dense Humide

·        F.W.S :  Free Wolking on the Site

·        G.E.S: Gaz à Effet de Serre

·        G.I.E.C : Groupes Intergouvernemental des Nations Unies sur le Climat

·        G.P.S : Global

·        I.F.S : Imagery From the Site

·        M.S:  Microsoft

·        P.K:  Protocole de Kyoto

·        P.V.D: 

·        R.C: Réchauffement Climatique

·        R.D.C: République Démocratique du Congo

·        R.E.D.D : Réduction des Emission dues aux Déforestation et à la Dégradation. 

 

 

 

INTRODUCTION

 

Les changements Climatiques sont devenus un défit mondial au cours de ce 21ème siècle commençant. Bien que phénomène naturel à l’origine, les travaux de recherches scientifiques font aujourd’hui état du dérèglement du système climatique d’hier à cause de l’activité humaine sur notre Planète. Notre unique mère, la Terre, est donc menacée. C’est une question d’intérêt général qui requiert la contribution de tous.

 

C’est dans contexte que nous avons pensé, à travers ce mémoire, apporter notre modeste concours pour le compte de la RDC. Nous avons ainsi initié ce travail intitulé « Le rôle de la R.D.C  dans les enjeux environnementaux de l’heur ». 

 

Ce travail voudrait inciter la R.D.C à être à même d’intervenir significativement sur le plan sous-régional et mondial dans la prise de décisions qui concernent les avantages alloués aux pays ayant les forêts qui interviennent dans la séquestration du carbone et la purification de l’atmosphère.

 

L’intérêt de ce travail réside dans la contribution à l’éveil de la conscience et au sens de responsabilité de notre pays sur la question internationale de l’heure. Il trace une piste de réflexion nationale pour laquelle il pourrait être amplement utilisé comme telle par toutes le personnes qui s’intéressent aux questions environnementales dans notre pays. Ce travail présente également un intérêt à la fois scientifique et didactique évident. En effet ce mémoire constitue un plus utile à la littérature scientifique que les professionnels de l’enseignement peuvent utiliser pour scruter les aspects environnementaux dans leurs cours biologiques.

 

Sur le plan temporel, ce travail a été réalisé entre décembre 2009 et juillet 2010. Tandis que sur le plan spatial, il a été limité à la RD Congo, plus précisément aux Forêts du Bassin du Congo avec un accent particulier sur le Domaine et Réserve de Chasse de Bombo-Lumene, située sur la route de Bandundu à 150 km du centre ville de Kinshasa. 

 

Le présent travail est subdivisé en trois chapitres. Le premier  est un rappel sur le mécanisme du réchauffement climatique ; le deuxième décrit le milieu et les méthodes d’étude ; le troisième enfin, présente les résultats et la discussion. Une brève conclusion le clôture.

 

  

CHAPITRE PREMIER

 

RAPPEL SUR LE MECANISME DU      RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE

 

 

 

Ce premier chapitre essaie de  définir quelques termes utilisés dans le cadre de ce travail, il donne brièvement les causes et les conséquences du réchauffement climatique.

 

I.1.  Définitions des concepts.

 

Un certain nombre de concepts techniques ont été utilisés dans ce travail. Il semble conséquent de préciser le contexte exact de leur utilisation.

 

I.1.1.  Réchauffement climatique (RC)

 

Le réchauffement climatique est simplement le fait que la température est entrain d’augmenter à la surface de la Terre et dans l’atmosphère. Il est intimement lié au phénomène d’effet de serre ; la manifestation de l’un expliquant le mécanisme de l’autre ( ETUMANGELE, sd.). On désigne parfois le concept réchauffement climatique par changement climatique pour désigner, au sens juridique, l’ensemble de changements de climat attribués directement ou indirectement à une activité anthropique qui modifient la composition de l’atmosphère mondiale et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours des périodes comparables (NATIONS UNIES, 1992).

 

I.1.2.  Convention cadre des Nations Unies sur les

           Changements Climatiques (CCNUCC)

 

C’est un document adopté par les Nations Unies, en date  le 9 mai 1992 à New York, dans le but  de stabiliser les concentrations de Gaz à Effets de Serre (GES) dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique.

 

I.1.3.  Le Protocole de Kyoto (PK)

 

Il s’agit d’une convention internationale adoptée à Kyoto au Japon,  le 11 décembre 1997 et portant sur les Changements Climatiques en  fixant des engagements chiffrés (équivalent dioxyde de carbone) en vue de réduire ou de limiter leurs émissions de GES pour l’horizon 2008-2012  (ETUMANGELE, 2009).

 

I.1.4.  Gaz à Effets de Serre

 

Les GES sont les constituants gazeux de l’atmosphère, tant naturels qu’anthropiques,  qui absorbent et ré-emettent le rayonnement infrarouge thermique. Leur concentration dans l’atmosphère  régule le niveau de la chaleur à ce niveau-là et à la surface terrestre.

 

 

I.1.5.  Environnement 

 

Le terme  environnement se rapporte à l’ensemble des conditions naturelles et culturelles qui sont des caractéristiques physiques, chimiques et biologiques des écosystèmes plus ou moins modifiées par l’action humaine (NATIONS UNIES, 1997).

 

I.1.6.  Forêt tropicale (FT) 

 

Les  forêts tropicales, sont, en fait, toutes  les zones boisées situées entre les deux  tropiques (du cancer et du capricorne). Ces forêts  représentent, selon certaines estimations, environ 10% de la surface du globe terrestre (CARLOS et al., 2008).

 

I.1.7.  Forêts du Bassin du Congo (FB C)

 

Ce sont des forêts de l’ensemble du bassin du fleuve Congo dont l’ensemble  constitue un  grand massif forestier qui s’étend de la cote du golf de guinée à l’Ouest aux montagnes du rift albertin à l’Est. Les FBC  couvrent  plus de 7˚ de latitude de part en part  de l’Equateur.  Ce sont les forêts qui constituent le 2ème plus grand massif du monde après celui de l’Amazonie. Situées entre les deux tropiques, les FBC sont donc les Forêts Tropicales.

 

I.1.8.  Programme Réduction des Emissions dues à la

           Déforestation et Dégradation (REDD)

 

Le programme REDD est un programme du mécanisme de finance environnementale qui vise l’atténuation des changements climatiques et la conservation des forêts, dans le cadre du développement durable.

 

I.1.9.  Communication Nationale

 

La République Démocratique du Congo ayant signé la convention des nations unies sur les changements climatiques, a souscrit aux engagements des parties à respecter et à appliquer les termes de cette convention. Ainsi en application de l’article 12.5 de la Convention, elle a initié la Communication Nationale qui a pour objet l’orientation des stratégies et les mesures prises pour appliquer la CCNUCC, ainsi que l’inventaire national des émissions anthropiques par source et de l’absorption par puits de tous les gaz à effet de serre, conformément aux exigences internationales du groupe intergouvernemental d’experts chargés de l’évolution du climat (GIEC ou « IPCC ») (MECNT, 2010).

 

I.2.  Mécanisme du Réchauffement Climatique 

 

I.2.1.  Effet de Serre et Gaz à Effet de Serre

 

Il faut Préciser d’abord qu’au titre du PK, six gaz ont été retenus comme susceptibles d’une action à effet de serre.

 

Ces gaz sont le dioxyde de carbone, la vapeur d’eau, le méthane, les chlorofluorocarbures, l’oxyde nitreux et les hydrofluorocarbure, dont les caractéristiques sont reprises dans le tableau suivant.

 

TABLEAU 1. Caractéristiques de GES retenus au titre du PK

 

GES

Sources

DSA1 (ans)

ECC2/

CO2

Note particulière

Dioxyde de carbone (CO2)

Respiration combustion des énergies fossiles (charbon, pétrole, …)

 

100

 

1

 

Vapeurs d’eau (H2O)

Respiration, transpiration et évaporation

Quelques jours

 

 

Méthane (CH4)

Marécages, rizières, digestion des animaux, décomposition des ordures,

 

14

 

21

Le volume a augmenté de 11 % depuis 1978.

Chlorofluorocarbures (CFC)

Réfrigérants, bombes aérosol, …

 

 

1000

 

 

10 000

Détruisent la couche d’ozo ne; concentra-tion réduite grâ ce au proto-cole de Montréal

signé en 1987.

Oxyde nitreux ou proto-xyde d’azote (N2O)

Agriculture utilisant les engrais azotés.

120

310

 

Hydrofluorocarbures.

Climatisation.

 

1300

 

 

Source: Leung, T.M. and C.C. Lee cités par Etumangele (2005)

Notes :1. Durée de séjour dans l’atmosphère;  2. Efficacité pour la capture de chaleur.

 

I.2.2. Le mécanisme du Réchauffement Climatique

          proprement dit.

 

Le mécanisme du Réchauffement Climatique peut s’expliquer brièvement de la manière suivante: Le soleil émet de l'énergie sur la Terre. La plus grande partie de cette énergie traverse directement l'atmosphère pour réchauffer la surface terrestre. La terre en absorbe environ la moitié et réfléchit le reste sous forme d'infrarouges vers l'espace. Puis cette énergie est en grande partie absorbée par les GES naturellement (mais aussi anthropiques) présents dans l'atmosphère.

 

Les GES emprisonnent une partie de la chaleur et empêchent que celle-ci ne retourne totalement dans l'espace. C’est dire que sans ces gaz, notre planète serait froide jusqu’à -18°C au lieu de 15°C  (GIEC, 2005). Mais si la concentration des GES est trop élevée, leur fonctionnement est perturbé et la chaleur ne peut plus du tout retourner dans l'espace. Elle est entièrement renvoyée sur la Terre qui se réchauffe.

 

I.3  Causes

 

La complicité fonctionnelle entre le phénomène d’Effet de Serre et le mécanisme du Réchauffement Climatique fait que les causes de celui-ci soient également celles de celui-là.

 

Il est pratiquement difficile de dresser une liste exhaustive de causes d’un phénomène qui continue à faire l’objet de multiples études. Certains auteurs affirment courageusement que parmi les causes à l’origine du RC, on peut citer particulièrement  celles d’origine humaine dont les plus importantes sont : Les cheminements des usines, les tuyaux d’échappement des voitures, la climatisation, la déforestation, la combustion du pétrole, l’élevage, etc. (GIEC, 2006).

 

Ce organisme insiste plus fortement sur la responsabilité des activités humaines dans ce réchauffement : il juge "très probable" - soit une probabilité de plus de 90% - que l'Homme est au coeur du dérèglement climatique. En effet, les émissions massives de gaz à effet de serre, au premier rang desquels demeure le CO2, sont issus de la combustion d'énergies fossiles pour répondre aux besoins croissants de nos sociétés.

 

I.4.  Conséquences

 

I.4.1. Sur la température

 

La température moyenne à la surface du globe a accusé une hausse voisine de 0,7°C depuis le début du XXe siècle avec une nette accélération depuis 1976, atteignant 0,18°C par décennie. La période 1997-2006 est marquée par une anomalie positive moyenne de 0,53°C dans l’hémisphère Nord et de 0,27°C dans l’hémisphère Sud, toujours par rapport à la normale calculée pour 1961-1990 (OMM, 2006).

 

L'année 2005 est la plus chaude jamais enregistrée et la plus coûteuse sur le plan des catastrophes naturelles météorologiques avec plus de 200 milliards de dollars de dégâts. L'année 2002 fût la deuxième année la plus chaude et 2003 la troisième, depuis 1861 (GIEC, 2006).

 

I.4.2. Sur l’environnement

 

Les experts admettent que/qu’ :

-        là où il pleut beaucoup les précipitations seront encore plus fortes et inversement pour les zones à faibles précipitations.

-        le niveau de la mer remontera de 1 mètre; ce qui provoquera l'inondation du littoral de tous les continents, là où vit l'immense majorité (74 % environ soit 4 440 000 personnes) de la population humaine.

-        à causes des inondations, de nombreuses îles disparaîtront.

-        la fonte des glaces sera de plus en plus rapide ce qui entraînera la disparitions des espèces vivant dans ces milieux (phoques, ours, lion de mer, etc.). D'ici moins d'un siècle les ours auront disparu si l'on ne fait rien (SBD, 2005).

-        des tempêtes et autres catastrophes climatiques.

-        le pôle nord se réchauffe 2 à 3 fois plus vite que le reste de la planète (dans 100 ans il n'y aura probablement plus de glace en été). Les scientifiques disent que ce qui se passe au pôle nord annonce ce qui va se passer sur tout le reste de la planète (GIEC, 2006).

-        les courants océaniques vont changer.

-        il y aura de plus en plus de catastrophes naturelles (cyclone, tempêtes, raz-de-marée, . . .).

 

I.4.3. Sur la population

 

Les habitants du littoral (74 % de la population mondiale) devront se déplacer vers l'intérieur des terres pour ne pas être submergés par la montée des eaux (ODILE et al., 1996). A cause des sécheresses et des inondations, les habitants des régions sinistrées souffriront de famine.

Il y a de quoi avouer que si rien n’est fait, les réfugiés politiques céderont place aux réfugiés écologiques.

 

I.4.3. Sur l’économie

 

-        Dans les régions proches de l'arctique, le sol, en dégelant, pourra bouger et obliger à refaire toutes les routes et presque tous les bâtiments; ce qui coûtera cher.

-        De même après les inondations toutes les constructions seront à refaire ce qui représentera un budget élevé.

 

Il faut ajouter à cela deux conséquences économiques qui paraissent favorables à certains pays :

 

-        Le recul de la banquise pourra permettre aux bateaux de passer au Nord de l'Amérique et de l'Asie. Ils pourront ainsi gagner du temps dans le transport des marchandises et du pétrole (ETUMANGELE, 2009).

-        Avec le réchauffement de l'arctique, il sera plus facile de creuser des puits de pétrole et on pourra même faire des forages en mer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

DEUXIEME CHAPITRE

 

MILIEU ET METHODES D’ETUDE

 

 

II.1.  Milieu d’étude 

 

II.1.1. Forêts naturelles de la RDC

 

Notre travail porte sur une question importante d’actualité, le Réchauffement Climatique, précisément sur le rôle que notre pays joue et devrait jouer pour endiguer ce phénomène. A cet effet, notre milieu d’étude a été limité théoriquement à la partie RD Congolaise des forêts du bassin du Congo (FBC) et pratiquement à la partie Ouest de ces forêts, notamment au domaine et réserve de chasse de Bombo-Lumene.

 

Les forêts du Bassin du Congo, constituent le 2ème grand massif des forêts tropicales denses  humides (FTDH) au monde après celles d’Amazonie.

 

L’étendue et la continuité des FBC sont  historiquement exceptionnelles. Selon certains auteurs, les FBC ont subi des cycles climatiques  en trois  durées inégales (U.E et al, 2006) :

·        Pendant 800.000 ans, le climat est resté variable et en moyenne un peu plus sec et plus frais qu’actuellement.

·        Pendant 100.000 ans, il est nettement frais et sec. C’est la période de Glaciers.

·        Durant 10.000 ans restant, il est plus chaud et plus humide.

 

Ces variations ont contribué au fil te temps à la formation forestière qui constitue aujourd’hui le second poumon mondial pour la séquestration du carbone.

 

Le massif forestier du bassin du Congo, s’étend des cotes du Golf de Guinée à l’Ouest, aux montagnes du Rift Albertin à l’Est et couvre près de 7º de latitude de part et d’autre de l’Equateur. La majeure partie des FBC appartient à l’ensemble des forêts Guinéo-Congolaise dont elles constituent plus de 80% de la superficie totale avec une superficie approximative de 2 millions de kilomètre carrés.

 

Sur le plan de la biodiversité, les FBC se caractérisent par une richesse inégalée d’espèces aussi bien animales que végétales. La flore des forêts de basses altitudes compterait 10.000 espèces des planches supérieures dont 3000 seraient endémiques (réf). Tandis que la faune comprend des formes forestières de Loxodonta africana (éléphant d’Afrique) et d’autres espèces endémiques ou quasi endémiques en RDC comme Okapia Johnstoni (Okapi),Pan panispus (Bonobo) , Gorilla gorilla beringei (Gorille de montagne), Afropavo congensis (le paon  congolais), etc. (WWF, 1989)

 

Toutefois, bien que nombreuses et variées, ces richesses  ne sont pas épargnées de danger. Elles sont menacées par l’homme qui cherche à trouver satisfaction à ses divers besoins vitaux dans les ressources forestières.

 

Ainsi pour y parvenir les exploitants forestiers ont développé des mécanismes aussi bien à faible impact qu’à impact plus grave agissant directement ou indirectement pour assevelir   les ressources de la biodiversité. Nous citons entre autres mécanismes :

 

-         la construction des infrastructures routières et urbanisation.

-         La non valorisation des parcs nationaux.

-         Les activités génératrices du changement climatique et la pollution.

-         La pêche maritime et continentale.

-         Les déplacements des populations dus surtout aux conflits armés.

-         Le recours effréné aux énergies fossiles.

 

II.1.1. Bombo-Lumene

 

Crée le 10 avril par l’arrêté n°0021 du 10 avril 1968, ce domaine est situé dans la commune de Maluku avec une superficie de 350.000 ha. Limité au (à) :

-         Nord par la route nationale Kin-Kikwit ;

-         Sud par la rivière de Kasangulu ;

-         L’Est par la rivière Lufimi et le village MBANKANA ;

-         L’Ouest par les rivières Muti-Mukene, Bombo et Mayindombe.

 

Ce domaine comprend différentes zones de réserves forestières, réserve pauvre et domaine de chasse (MBIEME, 2004). Parmi les espèces protégées, nous avons le « Cossyphar heinrinchii »,  espèce endémique dont la répartition géographique s’étend du Sud du bassin du Congo jusqu’en Angola (LUBINI, 2005).

Avec sa forêt, ce domaine. Les braconnages entraînent la disparition et la raréfaction de la biodiversité.   

 

        Quant à richesse floristique, Bombo-Lumene est un vaste site comprenant des forêts, des savanes boisées, dans une topographie alternant les collines et plaine, et interrompue par de cours d’eau serpentins. Nous avons pu compter une grande richesse floristique contribue à la purification de l’atmosphère. Parmi les espèces observées, on peut citer, à titre indicatif : Millettia laurentii, Strocnos cocculoides, S. pungensis, Dolenix regia, Eucalyptus citriodora, Combretum psidioides, Albizzia lebbeck, Vitex congolensis, Mangifera indica, Dichrostachys cinerea, Perdopis elata (Afromosia), Entandophragma qngolense (Tiama), Gossweilerodendron balsaniferum (Tola).

 

Cette forêt est malheureusement menacée par l’action humaine à travers la coupe de bois pour la fabrication des braises (bois de feu) et pour le commerce des grumes (bois d’œuvre) à petite échelle dans sa partie Nord-ouest (DRC-BL, 2008).

 

De toutes les caractéristiques de ce domaine, il y a la traversée de la rivière Lumene par son rustique pont suspendu en lianes simples; laquelle constitue une particulière attraction touristique.

 

II.2.  Méthodes d’étude

 

II.2.1.  Méthodes de collecte des données

 

Pour obtenir les données consignées dans ce mémoire nous avons procédé par, outre la documentation, l’enquête écologique impliquant selon le besoin :

-           Le cadrage des plots 50 x 50 m2, à l’aide de fil ( 6 bougies de 2 mm de diamètre) pour l’étude de la phytocénose limitée aux gros arbres en état d’exploitation comme bois d’œuvres (B.O) ayant un DHE ≥ 50 cm.

 

-         le prélèvement des coordonnées GPS en vue d’une cartographie éventuelle des sites sur lesquelles a porté notre étude. Dans notre cas, nous nous sommes  servie de l’appareil GPS de marque Garmin Etrex, connecté à 12 satellites. Les 3 données principales, prélevées aux coins des plots, au pied d’arbres observés sont l’altitude, la latitude et la longitude.

-          La Coupe du sol pour observer les horizons ainsi que l’épaisseur de la litière notamment en forêt de Bombo Lumeme.

-         Le dénombrement conditionné pour l’étude des populations de la macrofaune du sol à l’aide de l’appareil de Berlise construit à cet effet. Cet appareil comporte entre autres éléments le tamis ou treillis,  un entonnoir en verre et un bocal contenant un liquide conservateur (alcool 75%). Précisons que la collecte de la microfaune se fait en présence du rayonnement solaire ; suivi de l’observation microscopique ou à la loupe.

 

Par ailleurs nous avons recouru aux techniques du terrain notamment la FWS et l’IFS. La première (FWS) traduit de l’anglais, FREE Walking on the Site,  est un temps  de promenade libre sur le terrain passant d’un lieu à l’autre, en vue de  l’identification de terrain  convenable dans l’établissement des plots. L’IFS, vient de  l’anglais  Imagery From the Site,  consiste en une prise d’images du terrain à l’aide d’un appareil  photographique. Dans notre cas, nous avons utilisé un APN (appareilphoto numérique) de marque Olympus LENS 12 Megapixels. 

 

        Ces méthodes nous ont servie prioritairement à la caractérisation du milieu d’étude, à savoir : le domaine et réserve de chasse de Bombo-Lumene.

 

Enfin nous avons analysé les documents que nous avons considéré comme « cadres juridiques » pour en dégager quelques aspects pouvant favoriser la RD Congo à jouer un rôle conséquent  dans le processus de lutte contre le changement climatique.

 

II.2.2.  Méthodes d’interprétation de données

 

Etant donné le caractère décisionnel des sources d’informations relatives à notre mémoire , nous avons opté pour d’une part, la comparaison entre les textes juridiques disponibles  sur la question climatique et d’autre part les réalités observées et / ou observables sur terrain. Enfin de quoi nous avons retenu par déduction des points forts y relatifs. Nous avons recouru aussi aux techniques du pourcentage et de  la moyenne arithmétique, par ordinateur utilisant le MS Excel. Enfin, le degré de liberté a été également calculé par moment pour les éléments des populations étudiées.

 

 

 

 

 

 


TROISIEME CHAPITRE

 

RESULTATS ET DISCUSSION

 

III.1.  Résultats obtenus

 

Deux points constitueront l’essentiel de cette rubrique. Il s’agit de documents de références comme cadre juridique ainsi que les éléments justifiant le rôle probable de la R.D. Congo.

 

III.1.1.  Les cadres juridiques de références

 

Etant donné que notre travail procède à  une analyse, nous nous sommes basée sur les textes juridiques approuvés par les Etats et/ ou l’Etat  ayant des implications sur le rôle à jouer par notre pays sur le changement climatique, en vue de constituer des bases bien claires.

 

Pour cela, nous avons recouru à la convention cadre des nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) , au protocole de Kyoto (PK), à la Communication Nationale du Ministère de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme,  et à la loi congolaise appelée  « code forestier ».

 

III.1.1.1. La Convention Cadre des Nations Unies sur les

                Changements climatiques

 

La Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques est une convention contenant les résolutions prises lors du Sommet Mondial de Rio de Janéiro, au Brésil en 1992. Elle  a été adoptée en Mai de la même année, à New York,  en vue de préserver le système climatique pour les générations présentes et futures. En fait, en dépit de cris d’alarme lancés par les scientifiques en rapport avec le danger que représente le réchauffement climatique, c’est seulement à partir de 1992 par cette  convention que les décideurs politiques ont manifesté une prise de conscience universelle sur le danger que représente ce phénomène.

 

En rapport avec le rôle que jouerait la RD Congo dans la lutte contre les changements climatiques, la CCNUCC constitue une référence de base de part son objectif ultime  qui est de « stabiliser des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique »  (Nation Unies, 1992).

 

En effet, « stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre » dans l’atmosphère sous-entend  créer un certain équilibre entre les émissions et les absorptions de ces mêmes gaz, dont le dioxyde de carbone  est une référence par laquelle s’exprime le pouvoir de réchauffement global (PRG) de chaque gaz à effet de serre (ETUMANGELE, 2010, p.29). La RDC étant l’une des Nations riches en forêt, il est tout aussi conséquent qu’elle joue un certain rôle dans le cadre de cette convention.

 

En outre, au titre de la CCNUCC, il est recommandé que le calcul des quantités  de gaz à effet de serre émises par les sources et absorbées par les puits s’effectue sur base des meilleurs connaissances scientifiques disponibles, notamment en ce qui concerne la capacité effective des puits et la contribution de chacun de ces gaz aux changements climatiques (NATIONS UNIES, 1992, p.8).

 

Selon notre entendement, cette disposition constitue une exhortation aux pays faisant parties de la CCNUCC à contribuer aux calculs de la dynamique de GES dus à l’action de l’homme ; et par conséquent à la formation des compétences propres sur l’évolution des changements climatiques, notamment sur les émissions et les absorptions des GES. Cette importante  disposition est renforcée par les articles 5 et 6 de la CCNUCC  portant respectivement sur la recherche et l’observation systématique ainsi que l’éducation,  la formation et la sensibilisation du public.

 

III.1.1.2.  Le Protocole de Kyoto (PK)

 

Le protocole de Kyoto (PK) est une émanation  de la CCNUCC à laquelle il est complémentaire à cause de son caractère contraignant et de sa préoccupation d’atteindre l’objectif ultime de la CCNUCC telle que énoncé plus haut dans le présent travail. Les dispositions définies dans le PK sont quelque peu orientées vers les pays industrialisés à forte capacité d’émission  des GES pour lesquels « la première période d’engagements chiffrés en matière de limitations et de réduction des émissions des GES a été fixée pour l’horizon 2008-2012 » (Nations Unies,1997,p.4).

 

Néanmoins, cette clause n’écarte pas les autres pays du fond de ce Protocole. En effet, à l’article 5, il est recommandé à chacune des parties de mettre en place un système national lui permettant  d’estimer les émissions anthropiques par les sources et l’absorption par les puits de tous les gaz à effet de serre. En fait cette disposition rejoint celle de la CCNUCC portant sur la nécessité pour chaque partie de réaliser des calculs par des meilleures connaissances scientifiques aussi bien sur les émissions que sur les absorptions des gaz à effet de serre.

 

De ce qui précède l’implication de la RDC reste nécessaire sur les efforts visant à réduire les effets pervers du RC. 

 

III.1.1.3.  Programme de Réduction des émissions dues à la

                 déforestation et à la dégradation (REDD)

 

Le programme REDD est une initiative récente, de l’ONU qui se propose des actions à démarrage rapide afin de démontrer que les premiers résultats sont possibles dans certaines grandes forêts du monde. A l’origine, REDD est une initiative du Premier Ministre Norvégien en 2007 et  dont le soutien généreux accompagne constamment l’exécution du programme (Etumangele, 2010). Dans son application, il porte essentiellement sur la réduction des émissions dues au déboisement et à la dégradation des forêts dans les Pays en Voie de Développement (AKONG et MURPHY, 2010).

 

Pour atteindre son objectif, ce programme s’articule autour d’importants piliers qui sont : des aspects techniques, des stratégies, des mises en œuvre, des arrangements institutionnels et des actions prioritaires.

 

En ce qui nous concerne, ce programme est intéressant  puisque d’une part, il retient les forêts de Pays en Voie de Développement (PVD), auxquelles appartiennent en position privilégiée les FBC. D’autre part, il dispose des financements pour des interventions rapides auxquelles la plupart des Pays en Voie de Développement ont besoin, non seulement pour la protection des forêts, mais aussi pour leur développement en général. En effet, le programme REDD, n’est autre qu’un mécanisme de finance environnementale et donc un  nouvel instrument financier pour faire face aux défis urgents de l’environnement.

 

L’influence du programme REDD sur la gestion des forêts devient de plus en plus importante d’autant plus qu’après la COP15 (Conférence de Copenhague), sur le Réchauffement Climatique,  du 7 au 18 décembre 2009 il n’a tardé à être érigé en une  « voie à suivre » par ASB et IISD (février, 2010) avec la bénédiction des Nations Unies.

 

En RDC d’ailleurs, ce programme considéré comme une aubaine a été lancé depuis janvier 2009 sous forme de processus national alors qu’une mission interagence d’exploitation et de planification était encore en cours.

 

III.1.1.4.  Code Forestier de la RD Congo (2002)

 

        Le code forestier est une loi, comme traditionnellement, initiée par le Gouvernement, votée par le Parlement  et promulguer par le Chef de l’Etat. Pour le cas d’espèce il s’agit  d’un code exprimé sous forme de loi  n°011/2002 du 29 Août 2002. Ce code  définit  le régime applicable à la conservation, à l’exploitation et à la  mis en valeur des ressources forestières sur l’ensemble du territoire national RD Congolais. Il définit également les régimes juridiques applicables à la sylviculture, à la recherche forestière, à la transformation et au commerce des produits forestiers. Comme tel, le code contribue à la valorisation de la biodiversité et à la protection de l’habitat naturel de la faune sauvage et de la flore.

 

Ce document revêt une importance capitale dans le cadre de notre travail étant donné qu’en RDC les « forêts constituent la propriété de l’Etat » (art.7).

 

L’importance est d’autant plus grande que le code vise à favoriser le développement de la recherche  forestière en vue de promouvoir une gestion rationnelle et  durable des forêts (art.33) ; laquelle recherche doit  porter sur la gestion, l’inventaire, l’aménagement, la conservation, l’exploitation, la transformation, la génétique forestière, la sylviculture, la technologie du bois et la commercialisation des produits forestiers (art. 34).

 

Ces quelques éléments tirés du C.F permettent de comprendre  la responsabilité décisionnelle (administrative et juridique) de l’Etat Congolais sur l’avenir de ses forêts. Au vu  de la délicatesse de la question de gestion du réchauffement climatique impliquant la gestion durable des forêts à cause de leur activité photosynthétique, il est mieux indiqué de nous interroger sur le rôle réel que joue ou que devrait jouer la RDC dans la dynamique actuelle de tractations sur les forêts.

 

 

III.2.  Le rôle de RDC par rapport au Réchauffement

           Climatique

 

La RDC regorge la plus grande partie en  superficie des FBC. Celles-ci constituent le 2ème  poumon forestier mondial après les forêts Amazoniennes. La forêt étant la meilleure « machine naturelle » à endiguer la prolifération  du CO2 comme GES dans l’atmosphère, il est tout à fait  conséquent que la RD Congo joue un rôle particulier dans la gestion de question climatique et ce, à des différents niveaux : national, régional,  et/ou  continental et international.

 

III.1.2.1.  Au niveau national

 

Vis-à-vis de sa population, la  RDC (gouvernement) a le devoir d’éduquer, de former et de sensibiliser sa population comme le stipule l’article de la CCNUCC. A cet effet, elle devrait élaborer les programmes d’éducations et de sensibilisation du public sur les changements climatiques et leurs effets, et mettre à sa disposition les informations y relatives. C’est le cas du Programme de Communication Nationale élaboré chaque deux ans. Néanmoins, ce document devrait faire l’objet d’une large diffusion et vulgarisation, surtout au niveau des structures éducatives du pays.

 

L’Etat a le rôle de  participer le public à la compréhension  du phénomène  des changements climatiques, de leurs effets ainsi qu’à la mise au point de mesures appropriées pour y faire face.

 

Parmi celles-ci, on peut citer :

 

-         des mesures d’adaptation pour accompagner tous les efforts consentis et à consentir vis-à-vis du réchauffement climatique. Le gouvernement doit résoudre d’une manière intégrée et durable la question du traitement des déchets municipaux (DM) avec tout ce qui implique de la valorisation de ces  déchets et l’aménagement des décharges intermédiaires  et définitives. Le gouvernement a ainsi la tache d’aider la population à trouver d’autres sources d’énergie que les bois. Ce principe n’est avantageux que lorsqu’il est appliqué progressivement en même temps que la réduction de la pauvreté en milieu rural.

-         L’information et l’éducation doivent être promues auprès de la population qui peut dans, certaines mesures, participer  et/ou  suivre en direct des débats concernant  les positions du pays sur la question du  réchauffement.

 

 

III.1.2.2.  Au niveau sous régional et/ou continental

 

La RDC devrait lutter pour la mise sur pied d’une organisation sous régionale à caractère scientifique chargé du contrôle de climat et des effets du réchauffement climatique sur les FBC. Dans ce contexte, la pays devrait aller loin et s’organiser courageusement   et aspirer à jouer le rôle de leader réel dans la sous région dans le domaine de la gouvernance forestière, notamment celle du Bassin du fleuve Congo en  jouant un rôle de premier plan dans la gestion des FBC.

 

Le gouvernement doit mettre en place une structure de recherche à vocation écologique, en tant que science synthèse, laquelle structure comprendrait une forte multidisciplinarité et s’occuperait du monitoring des effets  pervers liés au réchauffement climatique  sur nos écosystèmes, particulièrement sur nos 60% des FBC.

 

III.1.2.3.  Au niveau international

 

L’on sait que si le PK n’a pas répondu de ses initiateurs, c’est justement puisque beaucoup des grands pollueurs  lui ont réservé une fin de non recevoir dans sa phase de ratification, notamment les U.S.A sous l’administration Bush.

 

A l’heure actuelle,  la RDC devrait  prendre le courage de dénoncer la méfiance de l’administration OBAMA pour sa position de réduire de  17% déclaré à Copenhague. Si possible, s’associer à ceux qui pensent qu’une révision de position américaine est encore faisable avant 2012. Pour cela, la RDC devrait proposer des restructurations avec l’ambition bien mesurée d’y jouer un rôle de premier plan, d’une part, des organes internationaux à l’exemple de PFBC et d’autre part, sous régionaux telle que la COMIFAC, qui sont tous  impliqués dans  la gestion des FBC.

 

On sait aussi que les forêts naturelles ne constituent pas des puits de carbones à récompenser au titre du PK. Ainsi la RDC devrait s’évertuait  arracher l’inscription des forêts naturelles comme puits de carbone à recomposer au titre du document qui prendra la relève du PK. Elle a beaucoup) y gagner.

 

La RDC doit s’assumer. Il n’existe pas de pistes d’accès au développement socio économique qui n’allouent pas des ressources naturelles. Naturellement, l’homme exploite les écosystèmes pour les adapter à ses besoins. L’œuvre entraîne des réels déséquilibres écologiques moins souhaitables, certes  mais la gestion rationnelle de l’environnement demeure incompatible avec un environnement humain traîne-misère. Notre pays devrait pour cela fléchir les partenaires extérieurs à ne pas « fermer les yeux sur la responsabilité historique des émissions des GES à des différents niveaux  de développement ; et a ne pas saper  les efforts des pays en développement qui tentent d’éradiquer  la pauvreté  et tenter de  rattraper le retard » (ETUMANGELE, 2009).

 

III.2.  Discussion des résultats

 

La question que pose le dérèglement du système climatique semble s’afficher énigmatique au fur et à mesure que  l’humanité s’ensemble pour en contrecarrer le parcours. Pas plus tard qu’en 1992 que les décideurs politiques prenaient conscience de la gravité de la question qu’une multitude des réunions aussi bien internationales, régionales  que sous régionales se sont  tenues pendant que le phénomène du Réchauffement Climatique ne  cesse de s’aggraver sur le terrain. A l’heure actuelle la voie de sortie probable associe deux démarches : la réduction des émissions de gaz à effet de serre en amont et l’absorption d’énormes quantités de GES émises dans l’atmosphère en aval. C’est à ce dernier niveau que se situerait particulièrement l’importance de la RDC dans le processus en cours grâce à la grande superficie des FBC qu’elle compte.

 

Dans notre travail, nous avons retenu, non pas d’une manière exhaustive, quelques documents à titre d’outils pour la négociation et la régulation de la question climatique ce sont : la CCNUCC, le PK, la Communication Nationale du Ministère de l’Environnement, CNT et le code forestier de la RDC. Ces documents cadrent bien avec notre préoccupation qui est d’établir le lien entre la démarche globale visant à atténuer le réchauffement climatique et la responsabilité de la RDC. Malheureusement comme l’affirme BURGENMEIER (2007, pp, 200-201), la plupart des documents élaborés ne traitent que des questions organisationnelles de type administratif, sans instance compétente pour veiller à leur strict respect notamment au niveau international.

 

L’observation de cet auteur constitue quelque part une interpellation et un appel au sens du devoir des pays en voie de développement mieux nantis en forêt , lesquels devraient s’assumer devant l’histoire et leur peuple respectif.  

 

Dans ce travail, nous avons affirmé que le rôle à jouer par la RDC dans le cadre du Réchauffement Climatique est particulièrement important, d’abord pour la Nation, ensuite pour la sous région, entendue l’Afrique centrale, et le continent Africain en général, et enfin pour le monde entier.

 

Au niveau national, le Gouvernement a élaboré un document sous forme de guide de l’action gouvernementale sur  l’environnement intitulé « Communication Nationale ». Dans ce document, les responsabilités du MECNT sont définies  pour le développement d’un scénario de référence et conception, résumées comme en guise de feuille de route, contenu dans la Communication Nationale.

 

Tableau 2 : Responsabilités du MECNT pour le développement

                 d’un scénario de référence et conception

 

Entité responsable

Tâches

Commentaires

Coordination  Nationale

 

(avec l’appui de la FAO et de Banque Mondial)

  • Développement du plan de Concept du système MRV
  • Développement du plan de développement du scénario de Référence
  • Lignes directrices pour l’intégration des différentes composantes MRV
  • Appui à la DDD
  • Appui à l’équipe nationale de modélisation
  • Appui à la DIAF (si nécessaire)

La coordination Nationale joue un rôle de conception du système de gestion de l’information relative à la REDD. Une fois cette tache accomplie elle jouera un rôle de soutien pour les entités responsables de chacune des composantes.

Direction

Développement

Durable/Division

Changement Climatique

  • Produire l’inventaire National des GES
  • Affectation des terres et Foresterie (DIAF)
  • Déchet (UNIKIN, Dir. Assainissement)
  • Combustibles fossiles
  • Contrôle de qualité et assurance de l’inventaire GES
  • Détermination du Niveau d’émission de référence pour la REDD
  • Circonstances Nationales (DDD)
  • Émissions historiques dues à la dégradation future (nouvelle équipe nationale)

La Division CC de DDD doit agencer toutes les composantes de l’inventaire National GES et réaliser le contrôle/ Assurance de la qualité.

Direction de l’Inventaire et de l’aménagement Forestier

  • Inventaire Forestier National du Carbone
  • Suivi du couvert forestier par télédétection

 

Equipe nationale de modélisation de la déforestation et dégradation future

Modélisation de l’évolution future des GES liés à la DD

Cette équipe sera composée d’experts des universités nationales (appui international pour le renforcement des capacités)

Source : MECNT,  dans Communication Nationale. 2010, p 156.

 

Ce tableau indique que le gouvernement s’assume sur le plan national. Toutefois, il semble se poser un problème de communication faisant que les questions environnementales ne percent  pas solidement la croûte d’ignorance   de la population.

 Le rôle du gouvernement est particulièrement évident par l’application du programme REDD où la coordination nationale avec l’appui de la BAD (Banque Africaine pour le Développement) et de la Banque Mondiale ainsi que la Division du Changement Climatique( DCC) de la Direction du Développement Durable( DDD) s’active avec efficience.  La question est de savoir si au fond, avec toute sa conditionnalité, le programme REDD relève du partenariat « gagnant-gagnant » (MECNT, 2010, 152), car ce programme, excellent en soi, semble enterré la question de la responsabilité historique qui crée des hésitations d’autres pays à y adhérer. 

 

Au-delà des frontières nationales, le rôle à jouer par la RDC sur le RC n’est  pas moindre car plus de 60% de 180 millions d’ha  que comptent les FBC, la RDC regorge incontestablement d’importants puits de carbone contribuant à la séquestration de gaz qui participent au RC.

 

Ainsi  si nous avons retenus entre autre rôle à jouer par la RDC au niveau extérieur celui de la plaque tournant dans le sphère de décision sur  des questions se rapportant aux enjeux sur les changements climatiques, il y a lieu de constater un début encourageant du coté gouvernemental où le Ministère s’est comporté en véritable porte-parole de l’Afrique en général et de  ses forêts en particulier lors de la Conférence de Copenhague.

 

Certes, les conséquences de cette intervention n’ont pas tardé avec notamment la prise de direction, comme secrétaire général, dans le cadre de toutes les négociations sur les changements climatiques du Groupe Afrique. Toutefois,  ce rôle nécessiterait d’être renforcé, étant donné que la facilitation  du PFBC jusque-là rotative, échappe encore complètement à l’Afrique. Pas plus tard que ce juillet 2010, le Canada venait  d’accéder en tête de cette organisation et se mettra en activité en septembre prochain après, tour à tour, les USA, la France et l’Allemagne.

 


CONCLUSION

 

Au terme de notre travail qui a porté sur « le rôle de la RDC dans l’évolution des enjeux environnementaux », nous avons eu à examiner certains documents à savoir : la convention cadre de nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), le protocole de Kyoto (PK), la Communication Nationale et le Code Forestier de la RD Congo.

 

Le choix de ces documents a été  motivé du fait qu’ils sont admis par les Etats et/ou l’Etat, mais ils n’ont pas un caractère judiciaire vis-à-vis de leurs initiateurs. C’est pourquoi, certains pays peuvent ne pas appliquer leurs résolutions  sans s’inquiéter. Aussi, de tous ces documents,  n’ y a-t-il  aucun qui donne d’emblée à la RDC le droit à un seul avantage sans un effort en contrepartie. Ainsi le Ministère de l’Environnement, CNT devrait arriver à vulgariser les différents programmes qu’il met en place afin que la population puisse s’imprégner de leur contenu pour leur application au niveau local.

 

La RD Congo devrait également créer des structures ou restructurer celles qui existent pour suivre l’évolution de la situation du climat dans la sous région. Son rôle serait aussi celui de fléchir les partenaires privilégiés à inscrire les forêts naturelles dans le rang des puits de carbones à récompenser. La question de la responsabilité historique  du RC devrait être soulevée comme un quotencieux et la RDC y prendrait la part importante dans la partie de lésés. 

 

Donc, la RDC ne doit pas seulement se prévaloir avoir le moyen d’absorption de CO2 mais doit  être à  mesure d’entrer dans les organisations, structures internationales, régionales décisionnelles pour participer à ces décisions et ainsi elle pourra jouer son rôle dans ces enjeux en cours.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE

 

1.    Nations unies. 1992. Convention cadre des Nations unies sur les Changements climatiques. Fascicule, FCCC/INFORMAL/84. GE.05-62221(F) 180705 2160 705, 25p.

2.    ETUMNGELE, E., 2010. Problématique du développement durable et de la protection de l’Environnement. Ecodéveloppement et Economie de l’environnement. Notes de cours aux étudiants de L2/BTA, L2/GGE et L2/GETH à l’ISP/Gombe, 76p. et annexes.

3.    Nations unies. 1997. protocole de Kyoto. Fascicule, 19 p.

4.    Akong, P.M. et D. Murphy. 2010. REDD Après Copenhague : la voie à suivre avec le soutien de ASB et IISO

5.    Loi n° 011/2002 du 29 Août 2002 portant code forestier en RDC

6.    BURGENMEIER, B ; 2007. Economie du Développement durable. questions d’économie et de gestion. 2eme édition, LMD, de Boek, 285 p.

7.    ETUMANGELE (   )……

8.    ETUMANGELE (   )……

9.    ETUMANGELE (   )……

10.                     F.A.O, 2008, Etats de FBC……………….

11.                     MECNT, 2009. Seconde communication nationale à la Convention Cadre des Nations unies sur le Changement Climatique, Novembre 2009.

12.                     G.E.C, 200      4ème Rapport sur l’évolution du Changement Climatique.

13.                     U.E, USAID, et al 2006, Etat des FBC en 2005

14.                     WWF. Et IUCN ( 1989), Connaître et protège la richesse naturelle du Zaire. Soutien aux efforts de conservation de l’IZC ( ICCN) avec la collaboration de tabazaire ( Taba-Congo), planche.

      

 



27/04/2011
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